Quel est mon but ?
Il arrive souvent que nous regardions en arrière pour mieux comprendre notre présent, le justifier et parfois même pour anticiper notre futur. On se demande souvent quelle influence a pu avoir notre passé. Si j’avais grandi dans un environnement différent, aurais-je obtenu ce travail ? Aurais-je évité cet incident ?
Si je vous disais que le passé n’a finalement pas d’importance. Pour mieux comprendre, je vais prendre un exemple très concret :
Imaginons une personne, ayant des difficultés relationnelles et qui éprouve de l'angoisse à l'idée de nouer toute relation avec autrui. On peut imaginer une multitude de causes possibles qui expliqueraient cela comme par exemple avoir été élevé par des parents très autoritaires.
Mais, est-il possible de penser que chaque personne ayant eu des parents autoritaires finisse par être une personne avec des difficultés relationnelles ? On peut raisonnablement imaginer que non.
Les situations que nous avons vécues n'influenceraient alors pas notre présent.
Beaucoup de personnes se positionnent d’un point de vue de « cause à effet » : le passé est la cause, l’effet est le présent ; pour expliquer certaines situations.
Pour aller encore plus loin, cela signifie donc que notre présent et notre futur sont d’ores et déjà scellés par le passé. On parle alors de « déterminisme » : tous les évènements et les actions humaines sont liées et déterminées par la chaine d’évènements antérieurs.
Essayons maintenant de nous positionner d’une manière différente et de réfléchir plutôt sur la « finalité » (le but) d’un évènement plutôt que la cause.
Reprenons l'exemple de la personne qui a des difficultés relationnelles. Son but premier n'est-il pas de justement d'éviter les interactions ? Son angoisse (bien réelle) n’est-elle pas un symptôme qui lui sert à atteindre son but ?
Il est important de se poser la question suivante : qu'est-ce qui fait qu'il rejette les interactions avec les autres ? Dans quel but : avoir plus d'attention ?...
Alfred Adler (médecin neurologue et psychologue Autrichien, fondateur de la psychologie individuelle) écrit à ce sujet : « Aucune expérience n’est en soi la cause d’un succès ou d’un échec. Nous ne souffrons pas du choc de nos expériences […] mais en faisons exactement ce qui nous sert de but. Nous nous autodéterminons par le sens que nous donnons à nos expériences ».
En d’autres termes, nos expériences influencent grandement notre personnalité mais ne détermine pas notre vie. Nous la déterminons en fonction du sens que nous donnons aux évènements. Les blessures que chaque personne a pu avoir au cours de son existence ne seraient être la cause de l'absence de son épanouissement ou même de son bonheur.
En réalité, nous avons le choix. On peut décider de tout expliquer par les causes (c'est parce que mes parents ont été autoritaires avec moi que j'ai des difficultés relationnelles) et donc se dédouaner d'une certaine manière de l'état actuel de son présent ou, à l'inverse, se demander qu'est-ce que je cherche "en étant ou en agissant comme cela" (quel est mon but, mon objectif ?). La différence est fondamentale car cela signifie que nous sommes maitres de notre vie que ce n'est pas parce qu'il est arrivé ceci ou cela que je ne peux pas changer les choses. Certes, chaque individu est doté de son propre bagage, mais l’important c’est ce que l’on en fait car on ne peut pas retourner dans le passé et changer les choses. Nous ne sommes pas prisonniers de notre passé mais acteurs de notre présent.
Et le coaching
En coaching, on travaille sur le présent et le futur. A la différence d'autres professions comme par exemple les psychologues, on ne travaille pas sur le passé. On peut être amené à l'évoquer mais sans pour autant nous focaliser dessus. Ce qui nous intéresse c'est quelle est la situation actuelle de la personne. Quel est son objectif. Comprendre et éliminer les raisons pour lesquelles son objectif n'est pas atteint. Et enfin élaborer avec elle son plan d'action.
Romain Delbauffe
コメント